Dominica Merola, entre Atlantique et Méditerranée
Dominica Merola est venue du Québec pour une série de concerts parisiens et sera de retour à l'automne. Auteur, compositeur, interprète, elle vous invite à un piano-voix. Un rendez-vous à la fois intime et puissant, par la qualité de ses textes et sa tessiture vocale.
Entre Québec, France et Italie, elle nous invite à un vrai voyage musical. C'est un coup de coeur pour une grande voix. Nous l'avons rencontrée.
Le public français vous connaît un peu mais aimerait en savoir plus sur vous. Le titre de votre spectacle "D'ici et de là-bas" est aussi celui d'une de vos chansons dans laquelle vous dites être "d'ici et de nulle part". Une référence à vos origines ?
Je crois qu'on est tous d'ici et de nulle part. Je suis née à Montreal, seconde d'une famille de cinq enfants. Ma mère est québécoise, d'origine amérindienne, mon père, italien. Mon enfance et mon adolescence ont été bercées par cette double culture et j'ai eu la chance de grandir dans un milieu artistique entre un père artiste peintre et une mère comédienne. J'ai vécu entre une culture italienne très présente et une culture québécoise très forte. La langue française a toujours été importante pour nous et j'ai étudié l'italien à l'université.
Etre issue d'un creuset culturel si diversifié, est ce un atout ou une difficulté pour s'intégrer dans la société ?
Enfant, ce n'était pas évident car "Merola" ne "sonnait" pas trop québécois (Rires). Parfois j'aurais aimé changer de nom mais je n'ai jamais eu de problème d'intégration. A l'adolescence, j'ai apprécié cette différence. Un monde s'est ouvert devant moi et culturellement, c'était très riche.
Dans votre spectacle, vous reprenez des chansons de Félix Leclerc et Jean-Pierre Ferland, entre autres. Ces textes ont bercé votre enfance ?
Bien sûr. "Je reviens chez nous" de Jean-Pierre Ferland, c'est un hommage à la France. Et Félix Leclerc c'est ma petite touche franco-italienne car les refrains sont en italien. Mais il est vrai que je pourrais faire un album purement québécois.
Comment est née votre passion pour la musique ?
Il y avait un piano dans le salon. Ma tante chantait l'opéra et j'étais entourée de disques en italien. Lorsque j'ai entendu "Carmen" que je reprends dans mon spectacle, ce fut une révélation. J'avais cinq ans et je voulais être chanteuse. Mais j'étais trop jeune pour prendre des cours. Alors, on m'a mise au piano. Cela me procurait une grande sérénité. C'est devenu ma passion: j'adorais les livres de solfège. Pourtant, curieusement, j'ai commencé par le théâtre en faisant répéter ma mère. Pendant trois ans, j'ai donc suivi des cours et travaillé les grands auteurs. Cela m'a permis, ensuite, de faire des spectacles multi-disciplinaires. J'ai aussi failli me diriger vers l'univers du classique avec mon registre de voix.
Vous êtes auteur-compositeur-interprète... et vous avez chanté avec Daniel Lavoie. Avez-vous des rêves de duos en France ?
Je compose toute la musique mais j'aime collaborer avec des paroliers. Parfois, ce sont des co-écritures; nous échangeons beaucoup. C'est très riche de partager cela. Lors d'une émission au Québec, j'ai rencontré Daniel Lavoie. Et je lui ai demandé de travailler avec lui sur l'un de mes tîtres : "Naufragés". En France, j'aime beaucoup d'artistes: la puissance de la voix de Florent Pagny me donnerait envie d'interpréter un duo avec lui.
"Bohémienne de coeur", c'est votre nouvel album mais il y a aussi "Kumbaya my Lord"
Le titre de cet album est venu du fait que les rythmes sont langoureux avec du tango. J'ai pensé aussi à Carmen."Bohémienne de coeur", c'est comme un voyage musical tant au niveau du rythme que des mélodies. J'ai adapté "Kumbaya, my Lord" à l'occasion de "La journée de la Terre" à Montreal. Cette chanson a une longue histoire puisque Joan Baez l'avait interprétée. Je l'intégrerai dans mon nouvel album qui sortira pour la fin de l'année avant mon retour en France.
Après sa série de concerts parisiens et nimois Dominica Merola sera de retour en France à l'automne. Rendez-vous sur votre site pour les dates.
Site internet : http://www.dominicamerola.com/
Marie-Hélène Abrond
Publié le 18 mai 2019
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