Télé Melody, la chaîne vintage au top de la chanson.

Ce n'est pas un Poisson d'avril mais une belle initiative de la chaîne Télé Mélody en période de confinement: offrir son antenne, en clair aux téléspectateurs... pour un mois ! Nous avons tenté l'expérience... Et c'est totalement addictif.

Pour en savoir plus, nous avons interviewé Jean-Pierre Pasqualini, son directeur des programmes qui nous parle de cette petite chaîne qui grandit et fêtera en fin d'année ses 20 ans avec une année pleine de surprises !

Grand spécialiste de la chanson française, ancien directeur de la rédaction du magazine "Platine", on pourrait discuter des heures avec Jean-Pierre Pasqualini, tant ses souvenirs et sa culture musicale sont riches. "Dès l'âge de 8 ans, j'ai eu mon premier tourne-disques, se souvient-il, et je m'intéressais déjà aux noms écrits sous les titres des chansons, aux auteurs et compositeurs. Les coulisses de la chanson ont toujours été ma passion." Journaliste, il a donc rejoint Télé Melody en septembre 2003. "A ses débuts, la chaîne s'appuyait sur la nostalgie avec le projet de créer en télévision ce que Nostalgie avait fait en radio. Les chaînes senior n'existaient pas. Bruno Lecluse, notre président avait déjà créé une radio libre, Métropolys à Lille. Mélody est donc née dans le Nord. Au début, la chaîne n'achetait pas encore des archives de l'INA comme aujourd'hui. "

UNE CHAINE DE LA MEMOIRE

Télé Melody veut véhiculer, selon Jean-Pierre Pasqualini, "des ondes positives". Pari réussi ! "L'objectif de notre président est de réenchanter la vie, de présenter des archives de la période des Trente Glorieuses. Mais il n'y a pas que des seniors qui regardent la chaîne, ajoute-t-il . Nombreux sont les passionnés de chansons. Notre nostalgie est celle d'une génération, sur une durée de 20 ans. Nous défendons non seulement les chansons qui traversent le temps... Brel, Aznavour, Ferrat... mais aussi les variétés d'une époque qui ont leur place."

Les pépites de télévision sont nombreuses sur Télé Mélody. Pour les trouver, Jean-Pierre Pasqualini, passe des heures, l'oeil avisé, dans les archives de la télévision. L'une des mémoires c'est l'Institut National de l'Audiovisuel mais pas seulement ! "Nous avons élargi à aux archives de la télévision belge, la RTBF, gérées par la SONUMA mais aussi la RTS pour la télévision suisse francophone. On retrouve à la fois les grandes émissions qu'on a jamais revues, celles de Guy Lux ou de Maritie et Gilbert Carpentier mais aussi du 100% inédit. Comme Julien Clerc en mai 68 à la télévision polonaise. Il avait été à l'honneur dans une émission de variétés que lui-même n'avait jamais vue."

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Une émission qui sera diffusée le 6 avril à 20h45. L'occasion aussi de signaler une série sur les graines d'idoles avec, entre autres, Vanille, la fille de... Julien Clerc, bientôt maman et très émue de ces souvenirs.

UN DIALOGUE ENTRE GENERATIONS

Si vous regardez Melody, vous verrez bien sûr, les chanteurs qui jalonnent tous vos souvenirs. Mais en prenant un peu de recul, vous réaliserez aussi que ces émissions sont révélatrices d'une époque. Ainsi, "Monsieur Tout le monde" de Guy Lux en 1963 exprimait déjà la liberté de ton d'une jeunesse en ébullition, prémice de la fracture de mai 68. On y trouve les regards croisés d'anonymes s'adressant à leurs aînés mais aussi les célébrités comme Johnny Hallyday demandant des conseils à Maurice Chevalier. De vrais échanges intergénérationnels. Comme une passation de flambeau.

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"La force de nos programmes, souligne Jean-Pierre Pasqualini, c'est de diffuser des émissions complètes et non des extraits. C'est une chance car cela permet de capter l'esprit de l'époque ce qui est impossible dans une diffusion de quelques minutes. On voit un basculement pendant ces Trente Glorieuses. Par exemple, on peut trouver dérisoires les cadeaux qui étaient faits à cette période, pendant les émissions mais un simple billet pour un vol Air Inter était un immense gain".

Révélateur d'une époque aussi, le comportement du public lors des émissions, celui d'un enthousiasme absolu où le spectacle était autant sur scène que dans la salle inspirant une joie de vivre, un pétillement: "C'était la génération "Salut les Copains", monolithique ainsi que me l'avait confié, le sociologue Edgar Morin. Il avait lui-même été l'inventeur du mot "yé-yé", raconte encore Jean-Pierre Pasqualini. A l'époque, tout le monde était biberonné à "Salut les copains". Et les chanteurs avaient l'âge de ceux qui achetaient leurs disques. Une seule chaine de télé, peu de stations radio... Aujourd'hui, tout a changé, souligne t'il encore. Il y a une grande diversité et beaucoup de "niches" de styles différents sur Internet."

Parmi les rendez-vous phares de la chaîne, des émissions jamais vues ou revues, des films musicaux, des émissions régulières avec Henry-Jean Servat ou Frédéric Zeitoun. Des concepts originaux avec des "Micro miroir", vrais micro-trottoirs où les passants doivent reconnaître un chanteur sur une photo vintage. L'occasion de recueillir la réaction émouvante des intéressés.

A la rentrée, beaucoup d'hommages seront proposés. Nous vous en reparlerons !

Retrouvez une chronique hommage à Marie Laforêt, diffusée lors de sa disparition et signée Jean-Pierre Pasqualini.

Pour en savoir plus sur Melody, rendez vous sous ce lien.

Tous les passionnés de chansons, aimeront lire les chroniques de Jean-Pierre Pasqualini, sur le musée virtuel de la Sacem. Et voir une expo sur le Disco !

Marie-Hélène Abrond

Publié le 2 avril 2020

https://www.ina.fr/

https://www.sonuma.be/homepage

https://musee.sacem.fr/

https://www.melody.tv/

https://www.rts.ch/