Les Allumeurs de Réverbères, une aventure théâtrale !

Ils sont quatre. Quatre comédiens amis. Fanny Fourme, Estelle Haas, Timothée Grivet et Arthur Cachia sont tous issus du même cours, Le Foyer.  Ils ont décidé,  juste après le confinement, de créer leur compagnie de théâtre. Leur  projet ? Partir sur les routes de France pour jouer en extérieur alors que les salles n'étaient pas encore ouvertes. Les Allumeurs de Réverbères, c'est leur nom, sillonnent le pays et commencent à se faire une jolie place dans l'univers du théâtre. Bientôt à Paris et à Versailles avant de rejoindre Lorient, nous avons rencontré Timothée qui nous en dit plus sur cette aventure de théâtre !

Quand avez-vous décidé de partir sur les routes ?

Après le confinement, nous n'avions pas grand chose. Les théâtres étaient fermés. Arthur et Estelle avaient déjà quitté l'école et Fanny et moi n'avions pas terminé notre formation. Alors pourquoi ne pas créer un projet de théâtre en plein air ? Nous avions tous envie de jouer. Le frère d'Arthur qui est menuisier charpentier a construit une scène démontable. Nous avons répété des textes. Puis rencontré Bastien Ossart qui avait mis en scène un audacieux "Cyrano" avec trois comédiennes. Il a accepté de travailler avec nous. Les municipalités auxquelles nous nous sommes adressé nous ont accueillis favorablement puisque nous étions en plein air. Un partenaire nous avait fourni du gel des masques pour pouvoir répondre aux contraintes sanitaires. Et puis, nous avions tout notre matériel.

Comment réagissait le public face au spectacle ?

Les gens étaient très heureux. C'était l'été et ils n'avaient pas vu de spectacles depuis très longtemps. Beaucoup avaient été annulés. Certains n'avaient pas du tout l'habitude de venir au théâtre. Nous allions à leur rencontre. Ils découvraient, en passant, notre installation, se laissaient tenter et étaient agréablement surpris. Nous avons continué car au delà du Covid, nous nous sommes rendus compte que le théâtre n'est pas facilement accessible à tous. Nous trouvions nécessaire de proposer du théâtre en plein air et d'aller à la rencontre du public sur leur lieu de vacances.

En fonction du lieu, la mise en scène est différente. Au milieu de la cour d'un château en ruines, des personnages pouvaient apparaître au donjon, en descendaient. Le public se sent plus proche des comédiens. Le spectacle est ainsi un peu unique.

Comment est né le nom de la compagnie ? Est-ce une référence au Petit Prince de Saint Exupéry ?

L'allumeur de réverbères est un métier ancien, comme le théâtre ambulant et le côté saltimbanques. Il y avait aussi la symbolique de la lumière. La première année, le théâtre avait manqué au public et les spectateurs nous avaient manqué. Nous voulions partager, apporter un peu de féérie et d'évasion dans cette période compliquée.

Pourquoi avoir choisi, cette année, le bal des voleurs de Jean Anouilh ?

Son message nous a plu. C'est l'histoire de voleurs qui se déguisent pour commettre leurs méfaits.  Nous y avons vu un lien symbolique avec l'univers du théâtre où le jeu dans lequel rentre le public est celui de l'illusion durant le spectacle. Les gens en repartent souvent avec des enseignements et des vérités sur le monde. Et notre projet reste de nous adresser à toutes les générations avec une invitation au rêve !

Quelles sont les dates de vos spectacles à venir ?

Nous sommes à Versailles les 2 et 3 septembre à la ferme Nature et Découvertes puis à Paris le 9 à 20h30 au Village Reille, un ancien couvent réaménagé en centre d'accueil d'urgence par l'association Plateau Urbain. Puis nous jouerons le 17 septembre dans la cour de la Camilienne, un centre culturel du 12ème arrondissement et à Bièvres, le 18.

Marie-Hélène Abrond

Publié le 29 août 2022