Bonjour ivresse,
entre rires et émotion !
Le Théâtre Trévise à Paris, a retrouvé son public depuis le 9 juillet avec "Bonjour ivresse", la comédie à succès aux 2000 représentations écrite et mise en scène par Franck le Hen, il y a 10 ans. Et c'est un quatuor de choc qui entraîne à nouveau le public. Clair Jaz, Eléonore Sarrazin, Cyril Garnier et Franck Le Hen plantent vite le décor d'une soirée d'anniversaire pas comme les autres. Celle de Benoît qui fête ses 40 ans
Au mur du salon, le portrait de Jakie Quartz, vedette des années 80. Nous voilà chez Benoît (Franck Le Hen) en présence de Wanda (Clair Jaz), sa meilleure amie dont le franc-parler truculent tente de lui remonter le moral.
Le futur quadragénaire se désespère de passer ce cap: "Monsieur va avoir 40 ans, alors finie la teuf !" lui assène Wanda. Ce qui désespère Benoît, c'est la solitude : "Marre d'internet et des applis de rencontre". Benoît n'a pas trouvé l'homme de sa vie: "Je ne corresponds pas aux critères du milieu gay" confie-t-il à Wanda qui s'avoue, elle, être "une femme libérée, très libérée", en référence à la chanson de Cookie Dingler. Tout l'opposé, en fait, de Marie (Eléonore Sarrazin), la soeur de Benoît qui va pointer son nez pour la soirée, son cadeau à la main. Un coffre à jouets qui fait remonter les souvenirs. Entre peluches, Lego et Playmobil, cette malle aux trésors révèle un secret: la liste des choses à réaliser que s'était promis Benoît, avant cet âge fatidique ! A ce moment, il réalise son échec.
Marie, de son côté, vit, dit-elle, un célibat assumé, après le départ soudain de son premier amour adolescent, Raphaël qui était un ami commun avec Benoît.
Entre vapeurs d'alcool, confidences avouées et flash-back enlevé, cette soirée d'anniversaire sera celle des révélations. Invité surprise, Raphaël (Cyril Garnier) dévoilera les fêlures des uns et des autres et une bien jolie surprise.
C'est la grande force de la pièce de Franck Le Hen. Sous les traits de la comédie, des caractères un peu appuyés des personnages et des dialogues dynamités, le choix nous est offert de découvrir à travers un humour parfois cinglant, les fragilités des quatre personnages: leur quête d'amour, leurs blessures, le tout dans un esprit de tolérance.
En bref, une pièce effusive dans laquelle s'insère avec intelligence, au coeur des dialogues, des extraits de succès des années 80. Les tableaux s'enchainent à grande vitesse pendant cette heure et demie délicieuse d'instants magiques entre comédiens et public qui ne boudent pas le plaisir de leurs retrouvailles ! A voir jusqu'au 11 septembre au Théâtre Trévise et en prolongation, dès le 18 au Théâtre Apollo !
Marie-Hélène Abrond
Publié le 22 août 2021
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